En 2025, Shein vend toujours plus de vêtements que Vinted en France, si l’on parle de volume brut. Cependant, Vinted valorise le recyclage et l’économie circulaire. Le second inonde le marché avec des milliers de nouveautés chaque jour. Pourtant, les deux visent le même cœur de cible : jeunes consommateurs, petits budgets, achats impulsifs. En France, leur bataille fait rage.
Shein Vs Vinted, des volumes très différents
Selon les dernières données consolidées en 2024, Shein vend bien plus de vêtements que Vinted en France. Les estimations du cabinet Kantar indiquent que Shein écoule environ 45 millions de pièces par an dans l’Hexagone. À titre de comparaison, Vinted voit transiter environ 30 millions de transactions annuelles. Mais chaque transaction n’équivaut pas forcément à un vêtement unique. Le panier moyen de Vinted reste bas, souvent entre 1 et 3 articles.
Shein profite d’une logistique agressive. Expéditions rapides depuis ses entrepôts européens, stratégie de micro-lots, marketing TikTok massif. Elle pousse à l’achat répété, même chez des publics sensibles à l’impact écologique.
Un panier moyen révélateur entre Shein et Vinted
En valeur, la différence est moins nette. Vinted attire une clientèle fidèle, qui revend pour racheter. Le panier moyen d’un acheteur Vinted tourne autour de 18 euros. Celui de Shein reste légèrement supérieur, entre 25 et 30 euros, malgré des prix unitaires plus bas. Pourquoi ? Parce que les clients achètent plus à chaque commande. Le « haul Shein » sur YouTube ou Instagram reste un format viral.
Mais attention : vendre plus ne signifie pas convaincre durablement. Shein attire les foules, mais la qualité perçue reste faible. Vinted, lui, repose sur une communauté engagée.
Une perception qui évolue
Shein est de plus en plus critiqué. Travail dissimulé, pollution, production massive jetable. En 2025, plusieurs campagnes de boycott ont émergé, relayées par des influenceurs éco-engagés. Certaines villes comme Lyon ou Paris ont même organisé des ateliers anti-Shein.
À l’inverse, Vinted bénéficie d’un contexte favorable. Le marché de la seconde main a progressé de +19 % en 2024 en France. La plateforme est perçue comme plus éthique, bien que critiquée pour ses commissions et sa croissance industrielle.
L’impact des jeunes générations face aux géants
Les 18-25 ans sont la clé. Ce sont eux qui consomment le plus de vêtements en ligne. Shein capte leur attention avec des prix cassés et des tendances renouvelées. Vinted les séduit avec des marques à prix doux et une posture plus responsable.
Mais une étude d’IFOP en mars 2025 révèle une bascule intéressante. 54 % des jeunes Français déclarent vouloir réduire leur consommation de fast fashion, et 67 % disent avoir acheté au moins une fois sur Vinted au cours des six derniers mois. L’usage reste élevé pour Shein, mais le rejet grandit.
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Si la tendance écologique s’amplifie, Vinted pourrait dépasser Shein d’ici deux à trois ans en volume de vêtements vendus en France. Mais cela dépendra de la capacité de Vinted à améliorer son service, réduire les fraudes, et rester simple d’usage. De son côté, Shein tente de verdir son image. Lancement d’une ligne « durable », promesses de recyclage, vitrines temporaires à Paris pour rassurer.
Mais le fond ne change pas : Shein fabrique, Vinted redistribue.
Leurs modèles économiques s’opposent. Leur avenir dépendra des arbitrages des consommateurs français.
Pour conclure, Shein vend plus de vêtements que Vinted en France, en volume et en fréquence. Mais Vinted gagne du terrain grâce à une image plus vertueuse et un lien communautaire plus fort. Dans un pays où l’éco-responsabilité devient un critère d’achat, la vraie victoire pourrait bien être celle de la fidélité, pas du chiffre.